Endométriose – Stratégie nationale et prise en charge – 2023

L’endométriose est une préoccupation de santé publique majeure au vu de sa prévalence qui est d’au moins 10%, voire 15%, des femmes en âge de procréer, représentant ainsi une moyenne de 2,5 millions de femmes potentiellement atteintes en France. Elle est source de douleurs handicapantes affectant le quotidien de ces femmes, responsable d’un absentéisme scolaire et professionnel (33 jours d’arrêt de travail par an). C’est la première cause d’hypofertilité.

Le retard diagnostic de cette maladie inflammatoire chronique débutant dès les premières règles pour ne cesser qu’à la ménopause est encore en moyenne de 7 à 10 ans. C’est ainsi qu’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose a été lancée en janvier 2022 sous l’égide des différents ministères concernés et des agences régionales de santé (ARS). Le 2^e axe de cette stratégie consiste en la mise en place de filières de soins régionales de prise en charge de l’endométriose pour un diagnostic plus précoce et l’offre de soins de qualité adaptée à chaque patiente.

Le développement de ces filières de soins est en cours sur l’ensemble du territoire et l’Outre-Mer pour une mise en place progressive en 2023 et 2024. Cette offre de soins est graduée selon trois niveaux : Premier niveau dit de proximité, 2^e niveau de recours, et 3^e niveau expert.

Le maillage territorial de l’imagerie médicale est utile à l’amélioration des pratiques.

Il est ainsi de toute première importance que les radiologues libéraux, au premier chef concernés, sur l’ensemble du territoire, s’inscrivent dans ces filières de soins. Chacun d’entre eux devant être à minima sensibilisé à la problématique de l’endométriose pour une participation de proximité. Certains pouvant également répondre à un niveau d’expertise plus avancée, de 2^e niveau, voire être entièrement spécialisés pour un niveau expert et participer au 3^e niveau.

Le maillage territorial des groupes d’imagerie permettra d’améliorer la couverture de la population et de faciliter la prise en charge adaptée. Le degré de participation de chaque groupe d’imagerie s’adapte en fonction du ou des radiologues en charge de l’imagerie de la femme. A l’heure de la spécialisation progressivement croissante de chacun d’entre nous, ces radiologues sont en effet plus spécifiquement en première ligne. Dans cette optique d’amélioration croissante, l’inscription d’au moins un radiologue par groupe dans ces filières de soins est logique et naturelle et ne devrait pas poser de grandes difficultés.

Ces filières assurent également les RCP et la formation continue des professionnels de santé.

Ces radiologues désignés doivent bien entendu participer aux réunions de concertation pluridisciplinaires, ne serait-ce que pour y assister voire y présenter des dossiers, assurant ainsi leur formation continue. Cette dernière et la formation initiale peuvent également être assurées par différents moyens notamment par les organismes agréés en charge des DPC, tels que FORCOMED qui développe déjà depuis plusieurs années une formation spécifiquement dévolue à l’endométriose.